08/05/2022

INTERVIEW : Stéphane Le Fort, directeur de Vendôm Premium Espagne & Portugal

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Poursuivant, la présentation des membres du comité de direction de The Vendôm Company, c’est une interview ensoleillée aux saveurs d’agrumes et de vins raffinés que nous propose Stéphane Le Fort, directeur de la filiale Vendôm Premium Espagne & Portugal.

Derrière ce grand expert de l’hôtellerie et de la restauration de luxe, dynamique et imaginatif, se cache (à peine) une personnalité à la curiosité inextinguible. Spécialiste en management et marketing hôtelier, il possède également un diplôme en sciences du langage et s’est récemment lancé dans un MBA afin de compléter son Master en management des Ressources Humaines.

Grand amoureux de la culture valencienne, il nous explique aujourd’hui pourquoi la ville de Valence est le prochain grand pôle de développement du luxe en Espagne, mais aussi pourquoi ce pays attire tant les investisseurs internationaux et comment Vendôm s’y positionne.

Vendôm Talents - Stéphane, vous êtes le polyglotte de l’équipe. Racontez-nous votre parcours.

Stéphane Le Fort - Je trouve amusant d’avoir noté ce côté polyglotte, car on me définit souvent comme cela. J’aime communiquer. J’ai l’habitude de passer d’une langue à l’autre continuellement. En fait, cela s’explique par mes expériences de vie. J’ai passé ma jeunesse à Paris, où j’ai suivi un parcours classique en école hôtelière ; cursus management hôtelier et marketing. Cette formation initiale m’a conduit à fréquenter des tables étoilées, telles que Le Pavillon Monsouris, Le Violon d’Ingres de Christian Constant... Après mes études, je suis parti à Francfort pour prendre la direction des salles à manger à la direction de la banque Paribas. C’est dans cette ville d’ailleurs que j’ai rencontré mon épouse, Ana, qui est germano-espagnole.

J’ai poursuivi ma carrière en Allemagne en intégrant le groupe Hyatt et l’équipe commerciale de leur superbe hôtel de Mayence. J’ai alors eu la chance de participer à la création de la structure d’analyse marketing devenue, par la suite, équipe de Revenue Management au niveau international.  C’est aussi à Mayence que j’ai pu participer à l’ouverture de la centrale de service européenne en manageant l’équipe francophone. À Cologne, j’ai ensuite repris une mission commerciale de Key Accounts Management au sein de l’iconique Hyatt Regency Köln.

Ensuite, nous avons décidé de partir en Espagne. D’abord à Madrid.  J’y ai créé une entreprise, Hermosa Tierra, dédiée au commerce en ligne de produits durables. L’objet étant de démontrer que l’on pouvait consommer des produits raffinés tout en ayant une vraie conscience environnementale.

Fin 2012, à la naissance de notre fille, nous avons décidé de revenir en Allemagne où j’ai repris pour Hyatt la responsabilité du Learning & Development pour la centrale européenne de service du groupe à partir de 2013.

V. T. Quels sont vos objectifs au sein de Vendôm ?

S. L. - J’ai commencé à travailler avec Vendôm début 2020. Je connaissais Laetitia de notre expérience commune chez Hyatt. Je cherchais une opportunité pour revenir en Espagne et, en échangeant avec elle sur les valeurs de Vendôm, j’ai décidé de m’investir dans cette aventure. Mon objectif est d’installer durablement la marque en Espagne et au Portugal.

Ce que j’apprécie particulièrement dans les objectifs de développement de Vendôm, c’est ce double axe de responsabilité vis-à-vis du réseau talents, d’une part, et vis-à-vis du réseau partenaires, d’autre part, que l’on accompagne de la façon la plus pertinente en fonction de leurs besoins en recrutement. Ma source de motivation est aussi cette envie de devenir un réel moteur d’opportunités pour les jeunes pousses du luxe ; qu’ils se rendent compte que s’ils ont l’envie, la motivation, ils peuvent trouver leur place dans les secteurs qui les passionnent.

J’ajouterai que, malgré le nombre d’acteurs locaux et internationaux déjà présents, il existait un réel intérêt à ouvrir une filiale Vendôm ici. L’Espagne est, en effet, un marché leader en hôtellerie avec de grands groupes à l’identité forte, comme Meliá, Barceló, Iberostar, mais aussi des groupes plus boutique-hôtel, tels que Derby ou Único. La réputation des grands chefs étoilés espagnols n’est aussi plus à démontrer. De nombreuses institutions culinaires de très haut niveau, comme le Basque Culinary Center ou Hofmann, sont aussi connues à travers le monde.

V. T. - Quel est pour vous l’état d’esprit indispensable pour travailler dans le luxe ?

S. L. – L’essentiel, pour moi, pour travailler dans n’importe quel secteur du luxe est de comprendre que le luxe est une notion personnelle. Ma propre vision ne sera peut-être pas la même que celle de mes collaborateurs ou de mes clients. Donc l’état d’esprit indispensable est l’ouverture sur l’autre, savoir écouter ses besoins.

J’ai récemment échangé avec Patricia Ortiz, directrice générale de l’Ocean Drive de Madrid (superbe ouverture). Je lui ai demandé quelles étaient les qualités qu’elle recherchait chez ses collaborateurs.  Elle m’a répondu que ce qu’elle souhaitait le plus était la gentillesse, la chaleur de l’accueil, l’empathie - ces qualités indispensables aux métiers de services d’excellence. Être doté d’une amabilité innée, non feinte, qui se transposera naturellement à l’expérience client.

V. T. - Vous avez vécu dans divers pays européens. Quel est votre « petit paradis » finalement ?

S. L. – Je pense qu’on l’a réellement trouvé à Valence (rires), car nous avons choisi cette ville consciemment. Il était important, pour nous, de retrouver le côté vibrant de la vie madrilène, très ouverte sur l’extérieur, tout en gardant les dimensions d’une ville à taille humaine, comme Francfort, qui a tout d’une capitale. Valence est un peu cette symbiose. La ville est dotée d’un climat très favorable. Nous pouvons nous rendre à la plage à pied et nous retrouver, le week-end, dans les montagnes qui entourent Valence où nous possédons une maison de village.

Valence possède, de plus, une forte activité culturelle, elle a accueilli cette année la cérémonie des Goya (équivalent des César). Elle est également l’un des pôles gastronomiques les plus importants d’Espagne, avec d’immenses chefs (elle a également accueilli cette année la cérémonie du Guide Michelin Espagne & Portugal). Valence est observée avec beaucoup d’attention par les grands acteurs de l’hôtellerie internationale, comme le furent Barcelone, puis Madrid, avant elle. Il y existe une forte identité régionale qui lui donne beaucoup de charme. Etant avides, mon épouse et moi de la découvrir, nous nous sommes inscrits dans une Falla, une association participant aux Fallas. Il s’agit d’une grande manifestation festive se déroulant en mars. C’est un peu l’équivalent d’un carnaval dans son côté satyrique.

V.T. - Vous semblez être un épicurien. Quel est votre dernier coup de cœur (restaurant, vin, etc.) ?

S. L. – Une fois de plus, ce côté épicurien me définit totalement ! Je prends beaucoup de plaisir à découvrir de nouvelles tables avec mon épouse, mes amis. Mon dernier coup de cœur fut pour un restaurant de notre quartier de Ruzafa, qui était déjà riche au niveau gastronomique avec, notamment, deux tables étoilées. Cette année, un troisième restaurant a obtenu sa première étoile : Fierro. Nous avons été totalement séduits par ce tandem de chefs argentins, Germán Carrizo et Carito Lourenço. Ils offrent tout ce qu’on peut attendre d’un restaurant d’auteurs grâce à leur grande créativité. Ils savent fusionner à la perfection leur amour du terroir local et leur culture argentine. La cuisine de Fierro est, évidemment, basée sur la profusion des produits locaux valenciens. Cette grande variété fait aussi la particularité de la ville. Elle comprend énormément d’espaces agricoles directement inclus dans la zone urbaine. Valence est aussi un superbe port de pêche, de fruits de mer, qui pratique de plus l’ostréiculture avec talent. Germán et Carito m’ont aussi fait découvrir des aspects de la culture culinaire argentine que je n’imaginais pas (rires). J’ignorais que le pain beurré en faisait partie, pour moi, c’était typiquement français ! J’attire aussi l’attention sur leur formidable cheffe sommelière, Eva Pizarro, qui nous fait, chaque fois, découvrir de splendides accords met-vin.  

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