Actuellement Directeur Général de Le Taha’a by Pearl Resorts en Polynésie française, Laurent incarne l’art du leadership et de la gestion d’un établissement de prestige. Fort de son expérience internationale, il a su se démarquer par son expertise, ayant travaillé dans des destinations comme la Tunisie, la Hongrie et le Maroc, où il a acquis une compréhension profonde des cultures et des attentes des clients.
Ce parcours cosmopolite, allié à son sens inné du service, lui a permis de perfectionner une approche du luxe empreinte d'authenticité et d’innovation.
À travers cette interview, il nous livre ses valeurs, ses inspirations et ses perspectives sur l’évolution du luxe hôtelier. Un entretien captivant qui nous plonge au cœur du luxe, de l’expérience client et du leadership visionnaire.
Bonjour Laurent, vous avez une carrière impressionnante dans l’hôtellerie de luxe. Qu’est-ce qui, au début de votre carrière, a suscité votre passion pour ce secteur et vous a donné envie d’y faire votre place ?
Le goût des autres.
L'intemporalité de ce métier, présent depuis toujours, où l'on retrouve des plaisirs saints comme ceux de la table et la main derrière un lit bien fait, le soin apporté à une décoration florale ou plus globalement à un style.
Le voyage et le plaisir de découvrir d’autres cultures et d’autres destinations.
Le travail en équipe.
Le goût pour l’excellence et le dépassement de soi, tout en permettant à des clients de se construire de beaux souvenirs personnels ou professionnels.
Un premier poste de chasseur voiturier dans le groupe Lucien Barrière à 19 ans, avant de m’inscrire en école hôtelière.
Vous avez eu l’opportunité de travailler dans des pays aussi divers que la Tunisie, la Hongrie et le Maroc. Comment cela a-t-il façonné votre vision du luxe ?
Une architecture remarquable et une décoration soignée sont probablement nécessaires, mais pas suffisantes.
Le luxe ne vient pas d’un endroit, mais des gens qui y travaillent.
Des équipes naturellement, mais aussi des fournisseurs de nos produits et des prestataires qui interviennent sur la propriété.
S'il n'y a pas les bonnes personnes, aux bons endroits, cela ne fonctionne pas.
Le luxe vient de soi, de notre savoir-faire et notre savoir-être, de ce que nous faisons résonner à travers chacune de nos actions au quotidien et que nous mettons à disposition d'une entreprise ou d'une mission.
En tant que Directeur Général de Le Taha’a by Pearl Resorts, vous évoluez dans un cadre idyllique au cœur de la Polynésie, quel impact souhaitez-vous avoir sur la destination en elle-même ?
Un impact positif, naturellement, tant en matière environnementale, qu’économique et social.
Le Groupe Pearl Resorts of Tahiti auquel appartient notre belle Maison de Taha’a, a pour objectif de permettre aux clients qui viennent dans nos propriétés de prendre un rendez-vous en tête à tête avec la Polynésie.
Nous développons des établissements authentiques, habillés de jardins luxuriants et d'œuvres d’art, avec des équipes locales, et une gestion qui permet aux générations actuelles de pouvoir vivre du tourisme, mais aussi et surtout, de permettre à celles qui vont suivre de continuer à le faire.
Pour utiliser une image, nous plantons beaucoup d’arbres, en sachant que ce sont les générations qui vont suivre qui en profiteront.
Au-delà de l’expérience des clients à l'hôtel, comment décririez-vous votre approche du leadership et l’impact que vous souhaitez avoir sur l’expérience de vos équipes ?
J’essaye de « faire la différence ».
D'être un moteur, une énergie pour donner vie à l'architecture et nourrir les équipes.
De donner le conseil qui fera avancer les problématiques qu’elles rencontrent, en m’appuyant sur des éléments concrets de mon expérience et de mes valeurs professionnelles.
D’être l’inspiration dont ils ont besoin pour entretenir leur motivation et enrichir leur profil professionnel et définir leur style managérial.
D’incarner une exigence certaine, pour les inviter à découvrir, ou comprendre, que le plaisir dans nos métiers se trouve souvent dans les tâches qu’ils cherchent à éviter par facilité.
J’essaye aussi de « leur laisser de la place » dans le système de décisions, pour qu’elles puissent participer et s’épanouir en voyant que leurs idées, ce qu’elles sont intrinsèquement, font partie de notre réussite.
J’écoute beaucoup avec une réelle volonté de comprendre leur point de vue. De me mettre à la place de mon interlocuteur. Il me semble que la direction générale invite parfois à la fermeté, mais toujours à l'humilité.
En résumé, j’essaye d’être "un capitaine" bienveillant, mais exigeant, pour leur permettre d’apprendre, de développer leurs compétences, pour pouvoir évoluer dans leur métier respectif et/ou de prendre du plaisir dans leur travail.
Après toutes ces années d’expérience dans le domaine de l'hôtellerie de luxe, comment définiriez-vous aujourd’hui le luxe dans ce secteur ?
Multiples.
Chaque groupe, chaque culture, chaque destination, chaque client, va avoir sa vision du luxe, ses attentes.
D’où l’importance de créer des hôtels avec une vision claire, une identité, des valeurs, pour permettre d’accueillir les clients susceptibles d’être séduits par notre proposition et de pérenniser notre activité dans l'harmonie.
La profitabilité doit être une conséquence, mais pas un but/objectif.
Le but doit être ce que nous proposons et pourquoi nous le proposons. De faire "une promesse" lorsque vous venez dans nos hôtels de luxe.
Le luxe évolue sans cesse pour répondre aux attentes des clients. Quelles innovations, que ce soit en matière de service, de design ou d’expérience, pensez-vous être incontournables pour rester à la pointe de ce secteur exigeant ?
Il me semble que ce sont toutes les innovations qui vont permettre aux clients de « gagner du temps » dans l’hôtellerie de luxe destinée à une clientèle d’affaires et des innovations destinées à augmenter l’authenticité, la singularité, et l’impact environnementale favorable dans l’hôtellerie de luxe destinée à une clientèle de loisirs et de bien-être.
Et pour terminer sur une note personnelle, si vous étiez...
Un objet : un parfum d’une collection privée.
Une saveur : une framboise tout juste cueillie, qu’on déguste en regardant un paysage de méditerranée.
Une destination : New York.
Une saison de l’année : les jours entre la fin du printemps et le début de l’été en Europe.