Pouvez-vous nous parler des grandes lignes de votre parcours professionnel et de ce qui vous a conduit à devenir, il y a 2 ans, le plus jeune Directeur Général de palace en France, le Royal Monceau - Raffles Paris ?
Depuis le début de ma carrière, je suis passionné par l’hôtellerie et la restauration. C’est cette envie qui m’a conduit au Royal Monceau – Raffles Paris.
J’ai eu la chance de travailler dans des établissements prestigieux en France et à l’étranger. Grâce à ces expériences solides, j’ai développé et construit une vision novatrice du métier.
Ma volonté d’apprendre et de relever des nouveaux challenges a également joué. J’ai la chance d’avoir été nommé plus jeune Directeur Général de Palaces parisiens, depuis presque deux ans.
Quels sont les principaux enseignements que vous avez tirés de vos expériences aux États-Unis et comment les appliquez-vous à votre rôle actuel à Paris ?
J’ai surtout compris les différences d’objectifs entre les USA et la France.
Aux Etats-Unis, l’objectif est vraiment tourné sur le résultat et l’innovation alors qu’en Europe, nous sommes plutôt portés sur l’expérience et le sens du service. Je pense qu’aujourd’hui, l’un ne va pas sans l’autre : il faut réunir ces deux visions pour être un bon Directeur Général.
La période de pandémie de la Covid-19 a bien-sûr touché tous les secteurs, y compris le luxe. Vous avez particulièrement innové en matière de recrutement, en réalisant notamment des sessions sans CV, laissant place à l’émotion transmise par les candidats, au lieu de s’en tenir uniquement aux lignes d’un CV. Quelle brillante idée !
Avez-vous poursuivi dans cette voie ? Cette initiative porte-t-elle encore ses fruits ?
Après la pandémie, nous avons voulu élargir la recherche de candidats. Depuis cette période, selon moi, un bon candidat dans le luxe doit se baser sur l’émotion qu’il saura créer, et plus uniquement sur ses compétences techniques.
J’accorde une haute importance à rencontrer tous les candidats à la toute fin du processus de recrutement afin de connaître justement leur personnalité et de comprendre leur vision. Dans cet entretien, ils y trouvent une reconnaissance car même le Directeur Général leur apporte de l’importance et prend du temps pour eux. Ça porte ses fruits !
Comment voyez-vous l'avenir du recrutement dans l'hôtellerie de luxe ?
Comme dit précédemment, je pense que l’avenir du recrutement dans l’hôtellerie se basera sur l’intelligence émotionnelle plus que sur les compétences. La sensibilité et le savoir-être sont les deux qualités que nous recherchons le plus. Auparavant, nous avions tendance à accentuer le recrutement sur les connaissances et le savoir-faire.
Quelles sont les compétences et les qualités que vous valorisez le plus chez les candidats ?
Je dirais l’anticipation, la réactivité, l’adaptabilité, l’authenticité et l’attention ! Avant, la compétence principale était de se démarquer des autres hôtels, en s'assurant de répondre à tous les besoins des clients.
Aujourd’hui, ce que nous cherchons, c’est l’anticipation : pouvoir comprendre ce que le client va vouloir faire ou vouloir avoir avant qu’il ne le pense. Le vrai luxe pour le client, c’est de ne plus réfléchir quand il est à l’hôtel ; nous anticipons leurs pensées et c’est ainsi que nous les fidélisons.
Qu’avez vous spécifiquement mis en place pour faire vivre à vos clients des moments d’émotions d’exception ?
Nous avons mis en place un certain nombre d’activités et d’expériences :
- Dès l’arrivée en chambre, nos clients bénéficient de notre service Butler. Un collaborateur majordome leur est dédié afin de répondre à tous leurs besoins avant, pendant et après leur séjour. Des attentions uniques se construisent et une relation de confiance est assurée.
- Focus sur l’art et les expositions artistiques : l’art permet au client de ne jamais se sentir seul car il y a toujours une histoire et de la vie à travers les œuvres.
- Tournoi de backgammon au Bar Long pour miser sur la convivialité, les clients se sentent comme à la maison.
- Séances de cinéma ouvertes au public un dimanche par mois pour accentuer notre esprit familial.
- Les souvenirs d’émotion culinaire avec nos restaurants, notamment grâce à la venue de notre nouveau Chef Pâtissier Yazid Ichemrahen, qui s’appuie sur ses souvenirs d’enfance dans ses créations.
Et bien d’autres encore...
Les souvenirs sont notre préoccupation numéro 1. Je passe des heures dans le lobby pour accueillir les clients, comme si je les recevais à la maison. La considération et la reconnaissance sont la clé des souvenirs.
Comment le Royal Monceau - Raffles Paris contribue-t-il à la promotion de la culture française et parisienne auprès de ses clients internationaux ?
Nous sommes le Palace le plus parisien : grâce à notre rénovation signée Philippe Starck, grand designer français, à travers des événements, grâce à notre vue sur l’Arc de Triomphe, notre proximité avec les Champs Elysées.
L’Avenue Hoche est faite pour les touristes connaissant déjà Paris, un peu plus en retrait, près du parc Monceau que les locaux affectionnent tant. Notre conciergerie est très axée sur la promotion de notre capitale et de ses trésors comme les monuments ou endroits cachés justement. Je pourrais encore en dire bien plus !
Quels sont vos projets futurs ou initiatives que vous souhaitez mettre en œuvre au Royal Monceau ?
Je vous laisse les découvrir au fil des deux prochaines années… Notre vision va encore évoluer et les futurs changements surprendront nos clients. Restez connectés !
Et plus personnellement … Si vous étiez …
- Un instrument de musique : un piano. Il m’inspire, c’est un échappatoire du quotidien.
- Un personnage de cinéma : James Bond, interprété par Pierce Brosnan. Il est aventurier, téméraire, élégant et intemporel. Il va au bout de ses objectifs et évolue à travers différentes générations.
- Une citation : “People will forget what you said, forget what you did, but people will never forget how you made them feel”.
- Une fleur : La rose (et ses épines). Ensemble, elles reflètent les hauts et les bas que la vie nous réserve. Il ne faut jamais perdre de vue l’objectif final.